Saône vallée, c’est une communauté de communes (Civrieux, Massieux, Misérieux, Parcieux, Reyrieux, Saint-Bernard, Saint-Didier-de-Formans, Saint-Jean-de-Thurigneu, Sainte-Euphémie, Trévoux et Toussieux) regroupant 24 000 habitants qui cherche à se distinguer par sa maitrise énergétique.
Quel fut le choix retenu pour ce faire ? Un thermographie aérienne ! Késako ? La thermographie, je vous en ai déjà parlé il y a quelque temps sur Urbanews (Paris voit (infra)rouge). Pour résumer, le procédé revient, grâce à une caméra infrarouge, à relever la température des façades extérieurs des bâtiments pour en connaitre la déperdition de chaleur, donc la qualité de l’isolation.
Saône vallée a donc investi 54 000€ dans ce procédé, qu’elle a monté sur un avion qui a cartographié l’ensemble de son territoire. L’aspect ludique et incitatif est cependant le véritable coeur de l’initiative, puisque cette carte, interactive, type géoportail, est à disposition des habitants sur le site de Saône Vallée, chacun pouvant estimer la qualité de l’isolation de son logement.
Pour ce faire, un code couleur très simple : plus c’est rouge, plus la déperdition en chaleur est forte !
Pour compléter cette information, je vous invite à lire l’interview du président de la communauté de commune, réalisée par le Progrès
>> Pourquoi cette initiative ?
Outre qu’elle s’inscrit dans la politique de développement durable que nous menons depuis quelques années, nous poursuivons un enjeu global : faire travailler les entreprises du second œuvre du bâtiment, contribuer à faire baisser la facture énergétique des particuliers, comme des entreprises et contribuer à faire quelque chose pour notre environnement. L’objectif est d’inciter les habitants à agir chacun pour leur maison.
Et puis la période s’y prête, compte tenu des aides disponibles : crédits d’impôt ou crédit à taux zéro. L’objectif est aussi que les collectivités montrent l’exemple.
Les bâtiments publics sont concernés.
À Trévoux, nous avons, par exemple, installé une centrale photovoltaïque dans le gymnase Sapaly, en le réhabilitant ; la plus puissante du département.
Et la communauté de communes met dès cette année une enveloppe budgétaire pour aider les projets collectifs.
>> Cette démarche ne peut être qu’incitative ?
Bien sûr. Alors nous mettons tout en œuvre pour pousser les habitants, les entreprises et les collectivités à agir.
Nous organiserons des réunions techniques dans chacune des communes de la Saône Vallée.
Nous avons développé un partenariat avec Hélianthe, chargé d’informer le public des aides dont il peut disposer. Nous sensibiliserons, en outre, les scolaires à cette démarche.
>> Cette photographie thermique vous a appris quoi ?
Elle révèle en fait une histoire des bâtiments. À partir de la mise en place des normes d’isolation, dans les années quatre-vingt-dix, on constate que les déperditions de chaleur s’atténuent. Plus les bâtiments sont récents, plus ils sont bleus. Plus ils sont anciens, plus ils vont vers le rouge. C’est le cas par exemple du château de Saint-Bernard, pour ne citer que ce site historique. Les bâtiments de la communauté de communes évoquent deux périodes. Nous devrons intervenir sur la plus ancienne. Mais il faut aussi se garder de certaines interprétations : une cheminée qui fonctionnait au moment où l’opération a été réalisée, c’est une tache rouge qui s’allume sur un toit. Certains bâtiments renvoient également la chaleur du soleil emmagasinée dans la journée. Il suffit juste de ne pas perdre de vue la date de la thermographie et de bien analyser les images.
Source : Le progrès / crédit photographique : site de Saône vallée