Le vide dans tous ses états à Venise
Célébré presque tous les jours sur la première chaîne, je ne le serais que du 29 août au 21 novembre au Pavillon français de la biennale d’architecture de Venise… je suis, je suis…
Si le mot est polysémique, et peut désigner aussi bien la qualité d’un programme de téléréalité que la boîte à épargne d’un français « middle class », « le vide » peut aussi et surtout s’envisager dans son rapport à la ville et de fait, nous renvoyer aux nombreux espaces libres qui la constituent et structurent ses formes.
Commissaire en charge de l’exposition, Dominique Perrault revient ainsi sur ce formidable matériau qu’il représente au sein de cinq de nos métropoles nationales (Le Grand Paris, le Grand Lyon, Bordeaux, Nantes/ Saint Nazaire ainsi que Marseille).
La métropolisation est passée par là ; a pousser le corps des villes à changer, comme l’adolescence conduit l’enfant à l’âge adulte. Aujourd’hui, la ville ce n’est plus un ensemble physique homogène et relativement dense de pleins sinon de vides fonctionnels. Ce n’est plus un seul et même corps, mais bien plutôt un agrégat. Un agrégat de choses, de contextes et d’espaces liés et tenus dans leur existence par la ville et le mode de vie qui fait qu’on la nomme ainsi. La ville s’étale, s’insinue dans ce qui constituait autrefois le « rural » puis éclate en de multiples entités, emprisonnant ça et là, de vastes morceaux de « nature » ou encore d’agriculture. La ville, ce n’est plus depuis longtemps, uniquement que du bâti enserré de murs, c’est d’abord un territoire, de plus en plus vaste, de plus en plus hétérogène et flou qu’il importe de considérer à l’aune de ses vides (friches industriels, espaces agricoles et forestiers, terrains vagues, etc.), qui représentent en l’occurrence, dans le cas des 5 métropoles choisies par Dominique Perrault, près de 95% de leur surface.
Dés lors, on comprend aisément que le devenir des métropoles passera par la prise en compte croissante de ses « vides » qu’il importera, selon les cas, de restructurer, de revaloriser ou bien, tout simplement, de préserver, à l’image de la métropole nantaise et de l’incroyable richesse que constitue le « vide » de l’estuaire de la Loire.
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