Souvenez-vous, c’était il n’y a pas si longtemps. A cette époque, on se déplaçait dans des boîtes montées sur roulettes. On parcourait les routes et les autoroutes sur des centaines, des milliers de kilomètres… et on aimait ça ! Aujourd’hui, terminé (ou presque). Le domaine des déplacements a franchi le pas salvateur de la complexité, de la multitude et du choix qu’il nous procure : Un truc qui s’appelle l’inter-multi-modalité je crois.
Après 50 années sinon plus, de dictat à quatre roues, l’inter-multi-modalité entreprend le putsch du siècle, armée de théoriciens, d’aménageurs, de canons médiatiques et de prospectus qu’on distribue à la cadence de mitrailleuses. Peu à peu, l’intermodalité (multiple) relègue cette boîte encore trop lourde, trop pataude et polluante aux murs de la cité. « Ca fait du bien aux poumons et à la nature », nous disent les partisans du nouveau régime. Ils n’ont surement pas tort ! Ecolo et démocratique, le pays de l’inter-multi-modalité est beau et soluble dans le vert en plus de ça.
A toute démocratie pourtant, ses extrémismes… A l’image des maoïstes, petites frappes étudiantes battant les pavés d’un Paris bercé par les Sixties, les cyclistes ont emboité le pas à l’inter-multi-modalité et roulent désormais sur nos villes en ordre bien rangé. Dans de nombreuses cités, les partisans autrefois perdus en d’absconses nébuleuses, se structurent aujourd’hui en de vastes réseaux : Vélo’v à Lyon, Vélivert à Saint Etienne, Vélomagg à Montpellier, Libélo à Valence et j’en passe ! A 10 euros la carte de membre du parti à l’année, la métastase fait des excès de vitesse à la mobilité douce !
Trophée érigé en symbole d’un temps d’autocratie automobiliste, les autoroutes (preuve qu’il n’y a parfois qu’un mur de briques entre deux dictatures) feront demain leur arrivée chez les cyclistes. A Copenhague, point de départ de la lutte du mouvement post-moderne (comptant déjà plus de 389 km de pistes cyclables), 14 kilomètres d’autoroutes pour amateur de petite reine entreront en service dés l’année prochaine, en attendant les 19 autres prévus pour 2012 ! <Plus d’infos sur le Journal du développement durable
Un jour comme les autres à Utrecht