Vancouverisme et De-Downtownification
« Vancouveriser » nos métropoles ? En voilà une idée ! Et pourtant, nombreux sont les urbanistes et architectes à plébisciter un modèle de développement de ce type pour certaines de nos grandes villes Européennes.
Né d’un assemblage des étroites tours résidentielles de Hong Kong et des maisons de ville du New York du XIXe siècle, le « Vancouverisme » caractérise la double décennie de transformation qu’a connu le centre-ville de la plus grande cité de l’Ouest Canadien. Dès 1991, les autorités locales ont engagé un plan de reconquête du cœur de ville, basé sur une transformation de celui-ci en véritable zone résidentielle. En résulte aujourd’hui, une multitude d’hybrides architecturaux qui font de Vancouver, l’une des villes possédant la meilleure qualité de vie au monde, grâce notamment à l’intégration d’habitations à haute densité, de services publics de grande qualité, et d’un profond engagement pour la viabilité.
Le « Vancouverisme », c’est également une ouverture de la ville sur son environnement, une reconquête du front de mer par l’aménagement d’une grande quantité d’espaces publics, (nombreux sont les points de vue qui permettent d’apercevoir la mer ou les montagnes alentours) tout en favorisant la mixité des usages, bien que les grandes tours soient essentiellement résidentielles : sur les 83 hectares de nouvelles tours approuvées pour le centre-ville de Vancouver au cours de la dernière décennie, 90 % accueillent des appartements en copropriété.
S’il faut ici saluer la recomposition rapide et plutôt radicale du centre-ville, le quartier de béton et de verre étincelant qui en a résulté suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations :
La circulation et les temps de trajet en centre-ville ont fortement diminué, les rues sont apaisées, et dégorgées d’automobiles bien que la population n’ai cessé de croitre au cours des vingt dernières années, portant à 100 000 le nombres d’habitants. Une série d’effets bénéfiques pour la qualité de vie en centre-ville qui pourrait néanmoins se retourner contre les territoires périphériques…
En effet, si les gratte-ciel se font de plus en plus nombreux, les implantations de sièges sociaux, en revanche, se font quand à elles bien plus rares. (Vancouver a perdu un tiers de ses emplois dans les sièges sociaux au cours des six dernières années) De même, les flux sortants du centre-ville deviennent bien supérieurs aux flux entrants chaque matin… Cette «de-downtownification» (dépérissement du centre-ville) n’est-elle pas entrain d’enfermer le centre-ville de Vancouver dans le « triste » destin d’une cité-dortoir ?
3 Commentaires
Le centre perd clairement en attractivité economique ce qu il gagne en qualité de vie , c est un equilibre a maintenir et qui est pour l instant plutot bien maintenu par les villes francaises, qui de toute facon ne sont pas structurés comme leurs homologues anglosaxonnes
par contre paris ca craint, d une tristesse sans nom, ville ecomusée momifiée , segregationniste, bourgeoise quoi