Alors que nous évoquions dans un précédent article, les problèmes causés à Copenhague par la sur-utilisation des vélos, Lille inaugurait vendredi dernier, sa flotte de V’Lille, concrétisant ainsi son projet de vélos en libre service (VLS) qui trainait dans des cartons depuis plus de 5 ans.
Le succès était au rendez-vous pour les premiers coups de pédales, puisqu’on comptait quelques 1 800 abonnés avant même l’inauguration du 16 septembre, et 2 500 enregistrés le jour même. Sur la totalité du week-end, ce ne sont pas moins de 15 000 locations qui ont été comptabilisées. Un lancement plutôt réussi pour ces vélos « locaux » fabriqués par Oxylane (Decathlon) à l’usine B’Twin de Lille. Ce n’est cependant pas du côté du design qu’il faudra chercher l’originalité du dernier né des « VLS » : rouge et noir, assez lourd, et doté d’une barre d’accrochage située sur le cadre, plutôt basse qui devrait surprendre les plus grands à la première accélération…
En revanche, la nouveauté réside dans le système de location longue durée qui permet de ramener le vélo que vous louez chez vous, pendant un mois (5 euros), neuf mois (27 euros) ou douze mois (36 euros). Impossible par contre d’utiliser les « bornes » pour ce type de location. Coté sécurité, un antivol en U vous sera proposé, ainsi qu’une clef pour bloquer la roue arrière. On notera la révision gratuite proposée tous les 6 mois !
Pour les vélos en libre service, le tarif reste assez similaire aux vélos proposés à Paris, Lyon ou Marseille, avec la première demi-heure gratuite et les suivantes à 1 euro. Il vous faudra débourser 36 euros pour l’abonnement d’un an, 7 euros pour une semaine et 1,40 euro pour la journée. 110 stations sont réparties sur le territoire lillois, et le service devrait être étendu en avril à Roubaix, Tourcoing, Villeneuve-d’Ascq, Marcq-en-Baroeul ou Croix, puis Wattrelos ou Lambersart en septembre de l’an prochain.
Ce déploiement constitue la charnière du « plan vélo » engagé par la municipalité, qui table sur une part d’utilisation du vélo dans les déplacements de 10% à l’horizon 2020. (Actuellement 2%.) 90 km de voies cyclables viendront compléter le système de « VLS » d’ici la fin du mandat.
Pour justifier le retard par rapport aux autres métropoles française, la ville évoque la délégation de service publique transport (décrochée par Transpole). « Nous ne voulions pas, comme Paris, que ce soit confié à un marchand de publicité » (Decaux), indique Martine Aubry, or, cette fameuse délégation se renouvelle tous les dix ans et l’échéance était pour janvier 2011…