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Pyongyang : La « pire tour du monde » bientôt achevée

Impossible de passer à côté de la capitale nord coréenne, pour peu que l’on y ait été convié, sans entrevoir la silhouette pyramidale imposante de l’hôtel Ryu-Gyong, ses 330 mètres de haut et ses 105 étages. Symbole du poids de la dictature et de la démesure pour certains, honte architecturale pour d’autres, qualifié encore de pire construction du vingtième siècle pour ne pas dire de l’histoire de l’architecture, l’édifice débuté en 1987 aurait dû à l’époque devenir l’hôtel le plus haut du monde.

Des habitants aux pieds de l'hôtel mythique de Pyongyang paré d'une nouvelle peau de verre. Paradoxe entre la misère sociale du pays et la représentation de son pouvoir

Depuis l’interruption du projet en 1993, précipitée par l’arrêt brutal des financements soviétiques, la tour et ses quelques 330 000 mètres carré sont restés vides. Monolithe fantôme, inachevé au prix des crises et des pénuries répétées qui ont touché le pays durant près de 15 ans, le gratte-ciel devrait prochainement, mais partiellement, ouvrir ses portes. Une inauguration prévue pour le mois d’avril 2012, soit 25 ans après le début de sa construction…

En 2008, les autorités nord-coréennes avaient annoncé la reconduction des travaux grâce au soutien et la collaboration du groupe Orascom, une importante holding égyptienne. En 2012, l’ouverture de l’hôtel situé entre le 20e et le 30e étage coïncidera normalement avec la fin d’une série de grands projets  urbains de modernisation de la capitale et la fin d’un vaste programme de construction de 100 000 logements. Un écho symbolique pour le centième anniversaire de la naissance du fondateur de la nation, Kim Il-sung.

Miné par un retard sans précédent dans l’histoire contemporaine de la construction, l’immeuble qui devait figurer alors au titre de l’un des plus hauts gratte-ciels du monde ne ravira à l’issue de son ouverture que  la 39ème place mondiale (4ème en terme de niveaux) des édifices habités les plus hauts de la planète.

Source: The Telegraph

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L'auteur
Josselin Thonnelier

Diplômé de l'Institut d'Urbanisme de Grenoble en Urbanisme et Projet Urbain, de l'Université de Poitiers et de Moncton (Canada) en Géographie et Sciences Politiques.

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