Un GECT (Groupement Européen de Coopération Territoriale) est un instrument européen, créé en 2006, qui a pour but de faciliter la coopération entre les territoires européens frontaliers désireux de faciliter la vie de leurs habitants, pour lesquels la frontière n’existe que sur les cartes. Les personnes résidant en France qui traversent chaque jour la frontière pour se rendre sur leur lieu de travail à l’étranger sont près de 330 000 (source : www.espaces-transfrontaliers.org ).
Lors de la signature du premier GECT nommé « Eurométropole Lille-Kortrijk-Tournai » (LKT), le 28 janvier 2008, Pierre Mauroy expliquait comment a commencé la coopération transfrontalière entre la Communauté Urbaine de Lille et les territoires belges frontaliers :
Des travailleurs (transfrontaliers) se rendaient tous les jours de Roubaix à Mouscron en transport en commun, mais le bus de la société Transpole (Lille Métropole) s’arrêtait à la frontière, les usagers devaient descendre pour prendre un bus TEC (Wallonie) dont l’arrêt se trouvait à quelques mètres à peine. Les élus de deux parties se sont mis d’accord pour permettre à chacun des bus de traverser la frontière, évitant aux usagers un changement, une perte de temps et une double tarification du trajet.
La coopération transfrontalière débutait, dans les faits, pour cette Eurométropole LKT. Depuis, 15 autres GECT ont vu le jour et un 17ème est en cours de création.
Un GECT permet de gommer des incohérences territoriales qui auraient pu être évitées s’il y avait eu une concertation préalable entre deux collectivités de pays différents.
Restons dans l’Eurométropole LKT pour illustrer ces propos. Dans la ville d’Halluin, une zone industrielle collée à la frontière fait face à des habitations individuelles côté belge. Le GECT aurait probablement pu éviter cette situation propice à créer des tensions entre les deux villes, déjà en discussion au sujet de l’effet frontière sur la rue principale (commune) où l’on retrouve des commerces à Menin pour lesquels Halluin sert de parking.
Dans ce cas, la coopération transfrontalière est indispensable. Le GECT permet d’éviter ce genre de conflits et harmonise les schémas d’aménagement.
La coopération transfrontalière permet de faciliter la vie quotidienne des populations vivant de part et d’autre. De nombreux domaines sont concernés : médical, police, transports, aménagement, enseignement…
Le problème majeur rencontré par ses structures est la réticence des collectivités qui ont peur de perdre leur autorité, leur pouvoir de décision sur leur territoire ou peur de déléguer certaines de leurs attributions.
Les débuts sont toujours difficiles mais, avec le temps, la confiance et l’intérêt commun prendront le dessus.
Les populations ne seront plus frontalières mais transfrontalières.