Ciudad Caribia, la ville nouvelle made in Venezuela
En aout 2011, le gouvernement vénézuélien inaugurait la ville nouvelle de Ciudad Caribia dans la banlieue de Caracas.
Cette ville se veut être la vitrine de la « mission logement » d’Hugo Chavez, qui prévoit la construction de 2 millions de logements en 7 ans, lancée en avril 2011.
Les mères célibataires et les personnes sans emploi sont prioritaires pour s’installer à Ciudad Caribia. Un grand nombre de ces nouveaux habitants viennent des camps de réfugiés dans lesquels ils étaient depuis la destruction de leur logement, emporté par des coulées de boue suite à de fortes pluies.
602 familles se sont installées à Ciudad Caribia lors de son ouverture. D’ici 2018, les 20 000 logements que comptera la ville accueilleront 100 000 habitants. En plus de leur modique somme, les appartements sont livrés avec réfrigérateur, four et machine à laver. Les nouveaux propriétaires devront rembourser à l’État la somme de 290 000 bolivars (52 000 €) sur les 570 000 bolivars (103 000 €) qui ont été dépensés pour la construction de leur appartement.
Pour réussir cet énorme chantier, le Venezuela a fait appel à des ingénieurs cubains et iraniens pour épauler les ingénieurs locaux.
Gustavo Aguirre, directeur de l’Ecole d’Architecture de l’Université Centrale du Venezuela, met un bémol sur l’engouement du gouvernement au sujet de ce projet. Il explique que l’éloignement de la ville nouvelle par rapport à la capitale risque d’y freiner les implantations d’entreprises, l’exposant aux dangers de la cité-dortoir (insécurité, chômage). De plus la création d’une ville nouvelle a un coût extrêmement élevé car il faut créer et relier tous les réseaux d’électricité, de gaz et d’eau. Gustavo Aguirre préférerait que les barrios (quartiers populaires où vit près de la moitié de la population) soient rénovés car ils sont mieux intégrés au tissu urbain.
Les habitants de Ciudad Caribia doivent faire 20 minutes de transport en 4×4 (pour la somme de 2 bolivars soit 0,35€) pour rejoindre la station de métro la plus proche. Cet éloignement des réseaux de transports collectifs risque de poser des problèmes à terme pour la population, très modeste, n’ayant pas les moyens de posséder un véhicule.
Alors qu’en France, et en Europe, nous travaillons à gommer les erreurs commises (qui n’en étaient pas à l’époque) lors de la création des villes nouvelles, le Venezuela commet les mêmes en ce moment.
4 Commentaires
Je ne suis pas journaliste ni littérateur mais tout de même.
« Alors qu’en France, et en Europe, nous travaillons à gommer les erreurs commises (qui n’en étaient pas à l’époque) lors de la création des villes nouvelles, le Venezuela commet les mêmes en ce moment. »
Impressionnant de simplification, sans arguments ou justifications. Je pense qu’il n’est pas possible de terminer un article aussi court sur une ville nouvelle vénézuelienne dont les plans et la stratégie ne sont pas donnés par une comparaison avec les villes nouvelles francaises d’il y a 30 ans…
Vulgarisation pourquoi pas mais pas de jugement de valeur.
effectivement la fin de l’article fait preuve d’un certain laxisme, néanmoins on peut légitiment s’inquiéter de ce type de projet compte tenu des lacunes et des risques sociaux qui lui sont associé (dans la limite des informations que je peux en avoir). Cela rappelle étrangement la politique des grands-ensemble des années 60-70 qui répondait au même objectif : loger un grand nombre de personnes rapidement dans un certain niveau de confort de manière relativement économique.
Sur le seul objectif du logement, la politique des grands ensembles à fonctionné et cela sera surement le cas ici aussi, par contre on peut aussi poser la question différemment en introduisant d’autres objectifs et en regardant sur le moyen et long terme (avec le recul des grands ensembles justement et de la politique de rénovation urbaine).
Aparte : Fernand Pouillon a réussi à produire du logement sans pour autant nier tout les autres objectifs à la même époque que les grands ensembles
Ce que je veux dire par cette dernière phrase est que les villes nouvelles ont été créées autour de l’automobile et pour créer du logement en masse (j’ai grandi dans l’une d’entre elles).
Le Venezuela fait la même chose, une ville déconnectée des réseaux de transports collectifs alors que les habitants sont majoritairement démunis. Le taux de motorisation du pays est de 4,8 pour 1000. Mais dans un pays producteur de pétrole comme le Venezuela c’est moins étonnant.
S’il est important de créer des logements, la stratégie choisie n’est peut être pas la bonne. Hugo Chavez aurait pu écouter un peu plus Gustavo Aguirre.
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