Un documentaire – biopic – intitulé « How Much Does Your Building Weigh, Mr. Foster ?« est consacré à la vie de l’architecte-chevalier-baron anglais Norman Foster, réalisé par Carlos Carcas et Norberto Lopez Amado. Regardez plutôt :
Si vous portez un intérêt quelconque à l’architecture, vous connaissez forcément Norman Foster pour son célèbre Viaduc de Millau, ou encore la tour emblématique « The Erotic Gherkin » de Londres. Mais Foster est surtout reconnu pour assembler harmonieusement des coupoles en verre sur des buildings existants. On peut citer le Reichstag de Berlin, le London’s British Museum ou encore le Washington’s National Portrait Gallery. D’ailleurs son homologue français, Jean Nouvel, reproduit à la quasi identique ce style, on pense bien sûr à la fameuse coupole de l’Opéra de Lyon.
En réalité, Foster est surtout capable du pire quand il s’agit d’intégrer une architecture nouvelle avec l’existant. Souvenez-vous, il est quand même à l’origine des plans de la ville « Masdar Initiative » en plein milieu du désert d’Abu Dhabi. On a connu mieux en ce qui concerne l’intégration du « nouveau dans l’existant ». Conçue pour une poignée de 50.000 habitants, pour quelques 22 milliards de dollars, cette ville (moins peuplée que mon bled de Seine-et-Marne : Chelles) est une sorte de projet-vitrine de ce qu’on est censé faire de mieux en matière de haute technologie « respectueuse » de l’environnement.
Le synopsis, écrit par Allociné, minimise pourtant les folies financières de l’architecte en tournant l’affaire en « inépuisable ambition d’améliorer la qualité de vie grâce au design ». Noble cause. Encore faut-il ne pas être trop gourmand Mr. Foster. Vos rêves sont bien beaux, mais ne sont-ils pas un peu trop high tech/high cost/fuck the context ? Cela dit, le titre du documentaire est intéressant. How Much Does Your Building Weigh, Mr Foster ? Néanmoins, il mériterait sans doute une extension, on aimerait lire « combien vos buildings pèsent sur la planète Mr. Foster ? » Cette question était initialement posée par un de ses mentors, l’architecte américain Richard Buckminster Fuller.
Un article publié par la National Public Radio critique le documentaire de Carlos Carcas et Norberto Lopez Amado et nous donne des éléments de réponse à la question de Buckminster Fuller. Un extrait :
Whether contemplating his own sensibility or challenging himself in cross-country ski marathons, the 76-year-old architect appears here as a man who stands heavy upon the planet.
Sudjic, who narrates, is the director of London’s Design Museum and the author of a 2010 study of Foster. He treats the architect as a hero, and speaks only to others who share that view.
Quoi qu’il en soit, faîtes-vous votre propre opinion sur l’ensemble de l’œuvre de Sir Norman Foster en allant (quand même) voir le documentaire au cinéma. Les séances sont à consulter en cliquant ici.
Succes Story [des liens pour aller plus loin]
Le site officiel du film.
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Allez jeter un œil sur sa dernière conférence TED, il y présente consciencieusement son fameux « green agenda », une sacré perle green washing par moment ce Norman.
Bonus #1 : le voir s’éclater avec une voiture rétrofuturiste.
Bonus #2 : Saviez-vous que Norman Foster était l’architecte retenu pour concevoir la U2 Tower de Dublin (d’autres images ici), oui oui je parle bien du groupe de pop-rock dont Bono est le leader. Assez fou.