La crise financière qui touche l’économie met à mal les finances de nombreuses municipalités qui sont désormais contraintes de se déclarer en faillite ou de déposer le bilan.
Pioz (Espagne) est, selon Amelia Rodriguez (maire), la ville la plus endettée du pays. Cette situation est due au modèle de développement territorial qui fut décidé au début des années 1990 pour cette petite localité de 1 000 habitants, dans la campagne madrilène. L’objectif était d’atteindre une population de 25 000 habitants.
Le secteur de la construction se portait à merveille à l’époque mais la crise qui a frappé la pays et les foyers espagnols est passée par là. La chute des ventes de maisons dans les nombreux lotissements, que proposent les promoteurs, les ont décidé à stopper leurs projets, de trop nombreux lots n’ont et ne trouveront probablement jamais preneur.
Pour pouvoir attirer et accueillir ces 24 000 nouveaux arrivants, la municipalité a fait de grands investissements qu’il faut aujourd’hui rembourser : bibliothèque, piscine, centre médical, station d’épuration, consultants en urbanisme (sic)… Il faut également s’acquitter des dépenses courantes : éclairage public, maintenance, propreté, etc.
Seulement, la ville ne compte que 3 400 habitants à l’heure actuelle, et les taxes et impôts prélevés sur ce petit nombre ne suffisent pas à assurer la santé des finances communales. Sa dette est de 16 millions d’euros alors que son budget annuel n’est que de 2.
Aux Etats-Unis, Stockton (Californie) est devenue la plus grande ville à déposer le bilan. Cette ville de 300 000 habitants s’est déclarée en faillite car elle n’arrive plus à rembourser ses 18 créanciers. Les caisses de la commune sont déficitaires à hauteur de 26 millions de dollars, même si la commune avait procédé ces 3 dernières années à des coupes budgétaires d’un montant de 90 millions de dollars.
La frénésie immobilière et les projets de grande envergure n’ont jamais trouvé suffisamment d’acheteurs. Trop loin de la Silicon Valley et ne pouvant se développer dans le sillage de la capitale fédérale (Sacramento), Stockton ne dispose pas d’une situation géographique favorable à sa folie des grandeurs, financées à grands coups d’emprunts, qui n’a pas eu le succès escompté, mais aussi à la crise des subprimes qui a touché fortement la population.
Bien classée dans les mauvais classements, Stockton occupe la deuxième place nationale des saisies immobilières et présente l’un des taux de chômage les plus élevés de Californie (16%). La criminalité a explosé dans les zones qui ont été vidées de leurs habitants et dans les lotissements qui attendent toujours les leurs. Le magazine Forbes lui a même décerné le prix de « la ville la plus épouvantable d’Amérique » deux années de suite.
Cette situation de faillite lui permettra au moins de préserver ses Police et Fire Department (dont les effectifs ont été diminué de plus d’un quart).
Le sort de Pioz et de Stockton sera peut être le même que celui de Courbefy et Buford, mais à une autre échelle. Quoi qu’il en soit le nombre de villes fantômes, n’ayant pas trouvé leurs habitants, ne cesse d’augmenter faisant de Pioz et Stockton les premières villes en faillite d’une liste qui risque de s’allonger.