Alors que la Syrie reste un « pays en guerre », les autorités ont entamé un étrange programme de « rénovation urbaine » de certaines banlieues de la capitale. Comme un hasard qui serait de circonstance, ces « opérations », qui ressemblent davantage à des destructions punitives, touchent principalement les quartiers connus pour abriter des foyers de la rébellion.
Sur certains quartiers, comme à Al-Zahira, les destructions d’immeubles se sont multipliées. Directement concerné par l’application d’un décret-loi adopté au mois de septembre et qui vise officiellement à réaménager les quartiers sud de Damas, le secteur d’Al-Zahira est devenu à ce titre, un vaste chantier.
Pour les autorités, responsables de la mairie ou de l’administration locale, accompagnées dans leurs « missions » sur les quartiers concernés, par les forces militaires et les chabbihas (les milices partisanes d’Assad), les immeubles détruits le sont parce qu’ils n’ont jamais obtenu de permis de construire de la part de l’Etat.
Seulement, le phénomène des constructions illégales (corollaire de l’immigration palestinienne à la fin des années 60), n’est pas anecdotique en Syrie, et notamment dans les grandes villes où il concernerait potentiellement 35% des habitations (ministère syrien de l’Administration locale). La région de Damas compterait ainsi à elle seule, 20 quartiers construits sans autorisation.
Derrière les volontés affichées de Damas de prendre en main les questions longtemps éludées des constructions non conformes, se dessinent les contours d’une répression à peine déguisée. La violence, la méthode et les conséquences de ces interventions pour les habitants de ces immeubles, que l’on prévient parfois deux jours avant la destruction de leur logement, apparaissent comme autant de signes d’une tentative chaque jour plus dure, d’écrasement de la révolution.
Source : France 24