A Varsovie, une étrange construction nichée entre deux immeubles d’habitations, interpelle les passants. Après la maison d’un mètre carré, que nous vous présentions récemment, voici la maison d’un mètre de large, en substance, la plus fine du monde. Un endroit, s’il fallait le préciser, à déconseiller aux claustrophobes chroniques.
Avec une surface habitable de 14 m² distribuée sur deux étages, cet appartement possède tout le confort d’une habitation classique : Une cuisine équipée d’un réfrigérateur, une salle de bain, des toilettes, une chambre à coucher et une pièce à vivre… Le logement, hissé à près de trois mètres au dessus du sol sur une structure aluminium, est accessible par un escalier ouvrant sur une trappe.
Au-delà du profil atypique de cette réalisation portée par l’architecte polonais Jakub Szczesny, la symbolique qui l’entoure renvoie le lieu et la ville toute entière à la tragédie du ghetto juif de Varsovie.
Érigé non loin de l’endroit ou une passerelle étroite faisait la jonction entre le sud et le nord du ghetto (créé en 1940, un an après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie), le logement fait écho dans sa situation, comme dans sa forme, aux conditions insoutenables dans lesquelles près de 500 000 juifs polonais étaient alors retenus captifs, sur à peine 3km² de territoire.
Déjà investie par un premier locataire, l’écrivain et cinéaste israélien Etgar Keret, l’habitation entend devenir un lieu de création et de réflexions pour les artistes de passage sur Varsovie.
Source : AFP