Que vaut un urbaniste par rapport à un architecte ? Un Paul Chemetov par rapport à un Jean Nouvel ? Après avoir joué un peu avec Google Trends et ses options sur la tendance des recherches, UrbaNews vous a préparé une pseudo-étude sans autre intérêt que celui de constater à quel point l’urbaniste (et les recherches qu’il génère), n’a rien de sexy sur le net… Une mise en abîme à ne pas prendre au premier degré, ne serait-ce que parce que tout ceci ne fait pas et ne fera sans doute jamais l’objet d’une bourse de recherche.
Urbanisme vs Architecture
Que ce soit l’urbanisme à proprement parler ou quelques uns de ses corollaires professionnels, on ne peut pas dire que la discipline trust réellement les hauts du classement du moteur de recherche. En fait, s’il fallait comparer le terme « urbanisme » avec un sujet au moins aussi peu populaire, il faudrait probablement aller chercher du côté d’intitulés comme « macramé » (8 contre 46) ou « rôti de porc » (43 contre 46). L’urbanisme sur le net est donc au moins aussi sexy que le rôti de porc, n’en déplaise aux éleveurs de ces bestiaux.
Là ou les choses commencent (ou continuent) à se compliquer pour les urbanistes, c’est qu’après le rôti de porc, il faut confronter la profession à l’exercice d’une autre, celle de l’architecture, comme ça, juste pour voir. Dans ces conditions de comparaisons, on passe alors très vite du rôti de porc au farci poitevin… Sur Google Trends, le rapport de 1 pour 50 entre les intitulés « urbanism » d’un côté et « architecture » de l’autre, obligera ainsi l’ensemble de la rédaction d’UrbaNews à travailler d’arrache pied pendant encore 10 ans, à la construction d’une image sexy de la discipline.
Mais que les urbanistes se rassurent en organisant un petit voyage, direction la Roumanie, parce que là bas, allez savoir pourquoi, les deux termes arrivent quasiment ex-æquo depuis 2006 dans le nombre des recherches.
Urbaniste vs Architecte
L’urbaniste connu ou reconnu, plutôt difficile à trouver sans casquette d’architecte, demeure peu visible sur le net. Et quand il l’est, c’est souvent, à l’image de François Ascher, qu’il vient de disparaître lamentablement… Une gloire à titre posthume en somme.
Hormis ce dernier justement, pas la peine d’essayer de trouver sur Google Trends d’autres protagonistes urbanistes. De leur côté, c’est plutôt l’encéphalogramme plat, celui du gastéropode, qui domine.
A l’inverse, les architectes-urbanistes s’en sortent globalement mieux sur Internet que les urbanistes monozygotes ou que les urbanistes issus des sciences humaines et sociales. Hormis Bernard Reichen, que personne ne connaît (du moins c’est ce que dit Google Trends), on retrouve un semblant d’activité cérébrale sur la courbe pour l’ensemble des architectes-urbanistes lauréats du Grand Prix de l’Urbanisme. Pour les archis, les vrais, les durs, ceux qui ne chialent pas sur leur condition, autant dire que l’on joue dans une autre catégorie qui n’a rien à voir avec le commun des mortels, celui des architectes-urbanistes et encore moins, celui des urbanistes rôti de porc. Par exemple, on garde Yves Lion, un type très recommandable par ailleurs, et on ajoute deux trois architectes encore vivants (ok pour Niemeyer, c’est limite…) et plutôt connus… et POUF !, disparu Yves Lion.
Bien évidemment, et s’il fallait ajouter un peu d’objectivité à nos remarques, on dirait que ces écarts s’expliquent d’abord par le territoire d’exercice de ces professionnels, ou l’un, Yves Lion, demeure largement attaché à la réalisation de projets d’envergure nationale, et ou les autres disposent à l’inverse d’une visibilité internationale, exerçant ou ayant exercé partout dans le monde.
Un constat qui n’enlève rien au fait que, plus l’on verse ici dans la qualité « d’architecte pur », plus on retrouve de grands noms, et de figures « starifiées » du professionnel de la ville et de ses composantes.
Architecte vs Rihanna
Il faut bien se rendre à l’évidence. Sur le net, l’architecte est plus sexy que l’architecte-urbaniste, qui lui-même, est plus sensuel que l’urbaniste-sociologue ou que l’autre, l’urbaniste tout court. Mais s’il fallait se rassurer, ou peut être s’inquiéter, on n’aurait qu’à confronter le plus populaire de nos archis vivants, donc le plus sexy du net, en l’occurrence Frank Gehry dans notre liste, à une star de la post-pop culture ou de la chanson perfusée au vocodeur, genre Rihanna.
Où, si on voulait vraiment flipper, on pourrait aussi comparer Frank Gehry et Rihanna à Justin Bieber, juste pour se dire, que, l’architecte octogénaire et génial ne pèse pas très lourd dans l’énorme foutraque du web, face à l’ado chanteur tout juste pubère.