Alors que le CNJU travaille actuellement à la composition d’un Livre blanc qui constituera un préalable à l’organisation de la profession d’urbaniste, la Commission Insertion et Formation du collectif faisait récemment le constat d’un véritable foisonnement des diplômes supérieurs en urbanisme et aménagement délivrés en France et qualifiant à l’exercice de la profession.
Une prolifération des offres de formation
« L’offre de formation en urbanisme et aménagement du territoire s’est considérablement développée et diversifiée depuis la fin des années 60 et le développement des instituts d’urbanisme dans les années 1980-1990. »
Actuellement, le Collectif dénombre pas moins de 141 formations en urbanisme et aménagement du territoire (voir le détail des formations concernées). Cette réalité de la prolifération des intitulés, des parcours et des mentions, particulièrement visible depuis la réforme du LMD en 2006, jette une forme de discrédit, sinon tend à brouiller les contours, dés la formation des futurs professionnels de l’urbanisme, d’un métier à part entière.
Comment en effet structurer ou simplement faire reconnaître une profession quand bien même les parcours qui y conduisent, malgré leurs qualités, produisent autant d’hétérogénéité de spécialités et de profils? Si la question ne doit certainement pas être entendue comme l’expression d’une faiblesse, elle mérite néanmoins d’interroger les possibilités d’améliorer la lisibilité et la visibilité des formations en urbanisme et aménagement du territoire.
Un label « urbaniste » pour les diplômes
C’est ce que propose le CNJU dans le cadre d’un projet engagé au début de l’année 2012 et qui vise à améliorer la visibilité des formations supérieures qui disposent des qualités suffisantes « pour former et placer des urbanistes » en travaillant à la création d’un « label » aux diplômes (voir la note de cadrage) qui serait attribué dans ce cadre par l’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes (OPQU).
Un diplôme labellisé, c’est évidemment l’assurance de disposer d’une base commune de critères capables de rendre compte d’une acquisition de compétences nécessaire à l’exercice du métier d’urbaniste. C’est aussi et surtout, un moyen de sécuriser des formations, notamment celles dispensées par les Instituts d’Urbanisme, en offrant aux recruteurs ainsi qu’aux étudiants candidats, un gage de sérieux.
Mais derrière l’idée du diplôme labellisé, il y a également, fer de lance du CNJU depuis sa création, la volonté de rétablir l’accès des urbanistes issus des filières universitaires, au concours d’ingénieur territorial dans leur domaine de spécialité. Le diplôme labellisé devrait à ce titre, contribuer à « démontrer la qualité des formations en urbanisme auprès des pouvoirs publics » et débloquer une situation qui demeure, dans la discrimination qu’elle opère auprès des urbanistes, une véritable injustice.