Le CNJU publie son Livre Blanc de l’urbanisme
Le Collectif national des Jeunes Urbanistes a mis en ligne son Livre Blanc de l’urbanisme, dans lequel sont présentées leurs 9 propositions pour organiser la profession d’urbaniste en France, organisées en 3 axes majeurs. Le CNJU s’est notamment appuyé sur le rapport du sénateur Pierre Jarlier remis en juillet 2012.
Nous avons essayé de vous en faire une lecture simplifiée, mais nous vous conseillons vivement de lire entièrement ce Livre Blanc (24 pages, ce n’est pas si long).
Axe 1 : Renforcer la cohérence et la visibilité des formations supérieures en urbanisme
Le CNJU développe dans ce premier axe la nécessité pour les formations supérieures et les Instituts d’urbanisme d’être reconnus comme partie intégrante du réseau professionnel des urbanistes et de mettre en place pour ces diplômes un processus d’accréditation professionnelle.
1. Développer, au sein des Instituts d’urbanisme, une gamme complète de formations et de qualifications initiales et continues
L’offre de formation des Instituts d’urbanisme doit aujourd’hui être restructurée et renforcée. Elle doit apporter plus de cohérence et de lisibilité, aussi bien au niveau national qu’européen. La formation continue (diplômante ou qualifiante) doit être intégrée dans cette optique.
Le Conseil européen des urbanistes travaille actuellement à la reconnaissance mutuelle des qualifications d’urbanistes en Europe (diplômes, qualifications et mobilités professionnelles).
2. Accréditer les formations en instituant un label professionnel « diplôme d’urbaniste »
Le CNJU recense aujourd’hui 141 diplômes de niveau Bac+5/6 dans les domaines de l’urbanisme et de l’aménagement. Pourtant, seuls 72 urbanistes diplômés sont inscrits sur la liste d’aptitude à la qualification d’urbaniste de l’Office Professionnel de Qualification des Urbanistes.
Pour cette raison, le CNJU souhaite un projet de labellisation de ces diplômes sous le titre de « Diplôme d’urbaniste », dont le titulaire serait automatiquement inscrit sur la liste d’aptitude de l’OPQU.
3. Constituer une Conférence des Instituts d’Urbanisme pour renforcer la veille stratégique sur l’insertion des jeunes urbanistes diplômés
Cette Conférence des Instituts d’urbanisme permettra de mieux faire valoir les intérêts des jeunes urbanistes et ils bénéficieraient d’une influence réelle, forte et accrue.
Elle aurait également pour objectif de promouvoir les diplômes d’urbaniste et leur caractère qualifiant auprès des recruteurs et du service public de l’emploi.
Axe 2 : Fédérer les 20 000 urbanistes de France
Le CNJU a noté que les professionnels de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire sont peu représentés et trop éparpillés au niveau associatif pour assurer une représentation forte.
Les chercheurs d’emplois l’auront sans doute remarqué, le Pôle Emploi, l’Apec et le répertoire national des certifications professionnelles recensent avec difficultés la profession d’urbaniste, qui ne possède pas de code NAF INSEE et est identifiée par le code ROME « Développement local ».
La profession n’est ni protégée, ni réglementée, elle n’existe donc pas dans les codifications et nomenclatures officielles. Les urbanistes ne bénéficient pas non plus d’une convention collective spécifique.
4. Ouvrir la qualification aux 20 000 urbanistes de France
En 2012, l’OPQU recensent 657 urbanistes qualifiés dont 45% n’ont aucun diplôme supérieur en urbanisme et 11% travaillent dans des collectivités locales. Alors qu’au Royaume-Uni, le Royal Town Planning Institute en compte près de 23 000.
Le CNJU précise que le Conseil d’Administration de l’OPQU ne comprend aucun représentant des Instituts et des formations supérieures en urbanisme, qui ont formé plus de 20 000 urbanistes en 40 ans, alors que le Conseil National de l’Ordre des Architectes et l’Ordre des géomètres-experts y siègent.
5. Constituer un syndicat professionnel pour défendre les intérêts des urbanistes
Aucun syndicat professionnel pour les urbanistes et aucune convention collective n’existent à ce jour.
6. Mettre en place un encadrement de l’exercice professionnel des urbanistes à l’échelle européenne
Le CNJU propose de construire un cadre réglementaire commun à tous les entrepreneurs qui prétendront mener un exercice d’urbaniste. Ceci permettra de défendre les prérogatives des urbanistes et garantir l’indépendance de leur exercice professionnel.
Axe 3 : Organiser la maîtrise d’ouvrage publique de l’urbanisme
Aujourd’hui, près d’un tiers de la communauté professionnelle exerce dans le secteur public local. L’urbanisme recouvre aujourd’hui une meilleure cohérence territoriale du fait des exercices de planification stratégique nouvellement (re)définis par le cadre intercommunal.
7. Rétablir l’accès des urbanistes diplômés au concours d’ingénieur territorial
L’application combinée des décrets du 12 avril 2002 et du 13 février 2007 barre aujourd’hui l’accès aux diplômés issus des Instituts et formations supérieures en urbanisme et aménagement du territoire à la spécialité « Urbanisme, Aménagement et Paysages » du concours d’ingénieur territorial.
Pourtant, depuis quatre ans, 90% des urbanistes diplômés qui intègrent le secteur public local exercent leur métier en tant que contractuels.
8. Organiser une véritable gestion territoriale des ressources humaines au sein du secteur public local
On dénombre aujourd’hui 1 500 professionnels exerçant au sein des 53 agences d’urbanisme et plus de 6 000 agents recensés par le Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT) dans les services d’aménagement et d’urbanisme des collectivités locales.
9. Généraliser la qualification professionnelle au sein des collectivités locales
L’organisation de la maîtrise d’ouvrage publique de l’urbanisme nécessite une reconnaissance mutuelle des urbanistes, quel que soit leur mode d’exercice.
Le CNJU plaide donc pour une organisation de la profession d’urbaniste, de sa formation jusqu’à sa représentativité professionnelle, pour que les diplômés et les professionnels soient reconnus par le biais de la qualification et de la reconnaissance de leur métier. Afin de se protéger, le métier d’urbaniste doit s’organiser et se fédérer pour gagner en poids et en visibilité auprès de tous.
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