Gérard Collomb a annoncé aujourd’hui le lancement d’un projet visant à réaménager le pôle multimodal de Lyon Perrache. D’un coût estimé à 65 millions d’Euros, il devrait permettre de moderniser cet ensemble massif et d’en faciliter la traversée. Petite remise en contexte avant de détailler ce projet attendu de longue date.
La présence de la gare de Lyon Perrache date de 1857 et n’est donc pas une nouveauté. Cependant, depuis 1976, l’immense centre d’échanges de Perrache trône fièrement à ses côtés. La présence combinée de ce centre d’échanges et d’une gare importante (la troisième de Rhône-Alpes en terme de fréquentation, 22 000 usagers par jour) était par bien des aspects précurseur en terme de multimodalité. Le site est en effet traversé par une autoroute, une ligne de métro, une gare TER/TGV, 2 lignes de tram et 17 lignes de bus, sans compter les lignes de cars internationaux, le terminal de taxis et l’important parking. Tout cela au cœur de la ville.
En prenant des pincettes suffisamment grandes pour l’englober, on est donc tenté de considérer que l’idée de base qui a présidé à la construction de cette infrastructure n’était donc pas fondamentalement mauvaise. Pourtant, le secteur est aujourd’hui l’un des moins attractifs de Lyon : nuisances sonores, pollution (visuelle ou atmosphérique), manque de clarté dans les déplacements et sentiment d’insécurité ont contribué à couper la presqu’île en deux. Passer « par delà les voûtes » (comprendre, traverser l’ensemble) est ainsi aujourd’hui un exercice fastidieux que même les Lyonnais les plus aguerris peuvent parfois avoir du mal à réussir.
Le projet du maire de Lyon est donc selon ses propres termes « radical » et vise à supprimer le « parcours du combattant » décrit par Jean-Jacques Queyranne (Président de la région Rhône-Alpes) que constitue cette traversée. Une telle décision s’impose, car si 100 000 usagers par jour sont comptabilisés aujourd’hui, le double est prévu d’ici 2030. Sur son Twitter, Gérard Collomb a ainsi ajouté que « les Lyonnais vont être surpris qu’on puisse à ce point reconfigurer les lieux !« .
Les cheminements piétons seront donc notamment repensés, avec la fermeture de la voûte Ouest aux voitures. L’accès aux transports en commun sera également déplacé sur la place des archives et le tram T2 sera en conséquence prolongé jusqu’au cours Suchet.
Le plus gros changement concernera cependant le parvis de la gare, aujourd’hui inaccessible directement par le nord. Il sera ainsi réaménagé et la liaison suspendue supprimée (vous savez, celle dont la couverture à la couleur innommable donne envie de presser le pas). Le bâtiment de la gare sera ainsi à nouveau visible et son architecture mise en valeur. Ces principes étaient par ailleurs déjà présents dans les images ci-dessus et ci-dessous réalisées en 2010 par l’atelier Ruelle. En attente de visuels plus récents, ces dernières semblent néanmoins conformes aux annonces faites aujourd’hui.
Les travaux devraient débuter d’ici mi-2016 pour un achèvement en 2020. La ville de Lyon s’est notamment associée au Grand Lyon, à la région Rhône-Alpes, à la SNCF et à RFF pour conduire et le mener à bien ce projet.