Paris comptera à partir de fin mai, plus qu’une nouvelle rue « commerçante », un concept street: La Jeune Rue.
Plusieurs espaces commerciaux du 3ème arrondissement Parisien ont été, au cours des derniers mois, rachetés par celui présenté comme « le jeune millionnaire » Cédric Naudon. Ce dernier, après avoir fait fortune aux USA dans le milieu de la finance, est revenu en France avec un projet design et gastronomique. Il s’agit de marier produits du terroir issus d’une agriculture raisonnée et espaces design. Boucherie, poissonnerie, fromager, primeur, tous ces commerces d’antan qui rythmaient la vie des ménages qui, au fil des décennies, n’ont pu faire face à la guerre froide que leur ont livrés grandes surfaces mais aussi aux changements d’usages des consommateurs, connaissent depuis quelques années une vraie renaissance. Exit la Société de Consommation de Baudrillard !
Aujourd’hui, les consommateurs veulent du vrai, du bon et ont un réel engouement pour le retour de ces commerces de proximité.
Retour aux valeurs, recherche du souvenir, envie de produits du terroir, si l’ « ali-cament » de la fin des années 90 est aujourd’hui devenu « le bon produit » issu de l’hexagone, il n’en demeure pas moins que les habitudes d’achat ont changés au fil du temps. La taille de la famille a diminué. Famille monoparentale, célibataires, divorçés, pacsé avec ou sans enfant, à la ville comme à la campagne, on achète moins mais mieux. Si les AMAP explosent, les potagers de villes éclosent, il est aussi de bon ton, aujourd’hui, « d’aller chez son boucher », de « faire un saut chez son poissonnier » ou encore de « s’arrêter chez son crémier ».
La Jeune Rue au delà du pari, semble plutôt répondre à une attente très claire de la part des Parisiens, dans le IIIe arrondissement de la capitale, entre Haut-Marais et Sentier, au cœur d’un des quartiers bobo de la Capitale : une vraie réponse commerciale et commerçante à une évolution sociétale claire.
Pour réaliser la partie design de son concept street, Cédric Naudon a fait appel a un parterre de designers internationaux qui se sont vu chacun confié le design d’un espace : l’Espagnol Jaime Hayón signe une meunerie, les frères Campana un restaurant de poissons, Eugeni Quitllet une fromagerie, Tom Dixon une épicerie, Ramy Fischler un bar à huîtres, Michele De Lucchi une boucherie, Marc Ange un marché couvert avec fruits et légumes, Patricia Urquiola un restaurant italien, Vincent Darré un glacier, Jasper Morrison un bar à tapas, A+A Cooren une quincaillerie, Ingo Maurer un café speakeasy, Paola Navone un street food coréen, Nendo une pâtisserie, Julie Boukobza une galerie d’art contemporain, et Andrea Branzi, en association avec MK2, un cinéma , qui s’annonce comme un haut lieu culturel du quartier.
Côté budget, l’enveloppe globale avoisinerait les 30 millions d’euros pour 36 adresses et un cinéma sur trois rues… Les premières échoppes de ce nouveau « ventre de Paris » ouvriront à la fin du mois. Notons enfin qu’il est annoncé des prix non prohibitifs pour les produits de qualité, délivrés dans chacune de ces échoppes design…