Réuni en colloque à Paris, en début de semaine, le Comité des Champs-Elysées a confié à l’architecte français Jean-Paul Viguier, une importante mission de prospective concernant l’avenir de la célèbre artère parisienne.
Il faut dire que la dernière rénovation des Champs-Elysées remonte à 1994. Celle qui est encore considérée par beaucoup comme la plus belle avenue du monde peine à se réinventer. Face à une hyper-commercialisation croissante – 125 enseignes, contre 80 il y a une trentaine d’années – les fonctions historiques de loisir culturel et ludique associées à la mythique promenade subissent un véritable déclin. Comme le rapporte le Nouvel Observateur, le nombre d’entrées des cinémas sur les Champs a par exemple, été divisé par plus de deux depuis 1995…
C’est donc là l’une des principales pistes de réflexion: rééquilibrer les diverses fonctions de l’Avenue, pour maintenir son attractivité. Et ce, sans pour autant renier son aspect commercial. La célèbre artère vient encore d’être classée troisième au classement des artères commerciales les plus chères du monde. (Derrière la 5e Avenue à New York et Causeway Bay à Hongkong.)
En parallèle c’est une réflexion indéniable sur les flux de circulation qui doit être menée pour permettre aux Champs de retrouver leur vocation originelle de promenade. Un travail sur les flux à poursuivre sur les rues adjacentes pour retrouver une véritable vie de quartier. (Épaisseur) Le Comité Champs-Élysées se prend ainsi à rêver d’une artère avec moins de voitures et s’interroge même sur la piétonnisation totale ou partielle de l’avenue, un dimanche par mois, ou pendant l’été. Quid du vaste flux de promeneurs présent sur les larges trottoirs et de son interaction avec les terrasses qu’il conviendra également d’améliorer ?
Jean-Paul Viguier recommande d’investir les étages élevés des bâtiments pour y positionner l’offre culturelle. Comme le rappelle le JDD, seulement 25 % des 300 000 visiteurs quotidiens viennent pour faire du shopping sur les Champs. L’offre complémentaire est donc une évidente nécessité. Cette verticalité inédite permettrait d’offrir de nouveaux lieux de convivialité à l’Avenue. (Cafés, bars, restaurants sur les toits, galeries, théâtres, cinémas etc.)
Enfin, l’Architecte souhaiterait créer une véritable « forêt connectée », parsemée de « micro-architectures éphémères, d’événements culturels, d’expositions hors les murs », en plantant des centaines d’arbres et en installant un réseau Wi-Fi gratuit entre le rond-point des Champs-Élysées et la Concorde…
Rappelons que l’architecte des bâtiments de France devra valider tout projet, car la perspective des Champs demeure classée.