Profondément modifiée par les nouvelles technologies et les changements sociétaux, l’architecture est constamment mise à l’épreuve de l’innovation, des tendances, à la recherche d’ancrage et de performance environnementale… La Future Architecture Night (ou FAN pour les intimes) propose d’échanger le temps d’une soirée sur l’avenir de la profession, au carrefour entre nouvelles technologies et culture collaborative.
Les thèmes suivants seront abordés :
- COLLABORATE : Urbanisme open-source, conception collaborative, architectures en réseaux…
- DESIGN : Architecture Computationelle, BIM, Réalité Virtuelle…
- BUILD : Imprimantes 3D, robots, nouveaux matériaux….
- SMART : Big Data, Smart Cities, Smart Home…
- GREEN : HQE, bio-mimétisme, architecture végétale…
>>> Retrouvez le programme complet en cliquant ici
Un monde hybride entre architecture et culture collaborative
Intrigué par la rencontre entre architecture « classique » et culture collaborative, UrbaNews a eu l’occasion de rencontrer l’architecte et blogueur italien Francesco Cingolani (@immaginoteca pour les connaisseurs), co-fondateur de l’espace VOLUMES et co-organisateur de la Future Architecture Night.
[UrbaNews.fr] : Comment est apparue l’idée de mélanger le temps d’une soirée des architectes avec des praticiens de la culture collaborative et des nouvelles technologies ?
[Francesco Cingolani] L’idée de cette soirée, dont la première édition a été organisé par l’architecte/entrepreneur Sebastien Lucas à La Cantine, provient du constat que les métiers liées à l’architecture doivent prendre en compte les nouveaux paramètres d’une société qui évolue très rapidement, vers une configuration de plus en plus connectée et collaborative. Si les entrepreneurs et les startup ont été capables d’intégrer rapidement ces changements, il nous semble que l’architecture a un certain retard dans cette prise de conscience. Avec Future Architecture Night, on veut créer un moment de croisement entre le monde de l’architecture et celui de l’entrepreneuriat digital et l’innovation collaborative.
[UN] : Qu’envisagez-vous pour concrétiser des échanges entre les participants et intervenants ?
La soirée est conçue autour de 10 présentations de projets en format court Pecha Kucha. C’est un format assez rythmé qui permet d’avoir un aperçu rapide et succinct des différents sujets. Ensuite, un temps informel de networking et d’échange est prévu pour les participants. Pour encourager les échanges, nous allons utiliser la recette de la convivialité qui est très chère à VOLUMES. Des boissons et des gourmandises seront proposées en dégustation dans le FOODLAB de l’espace.
[UN] : Future Architecture Night présentera quelques outils et processus de conception d’aujourd’hui qui dessinent la ville de demain : selon vous, quelles limites rencontrent encore ces outils ? Sont-elles plutôt culturelles, politiques, techniques, financières, réglementaires… ?
Ce serait prétentieux de prétendre avoir une vision exhaustive sur les limites rencontrées par l’innovation de l’architecture. Cela dit, dans mon parcours professionnel j’ai rencontré beaucoup de problèmes liés aux réglementations qui ne semblent pas adaptées à la réalisation des projets innovants. Je pense que les architectes sont obsédés par les réglementations imposées par la technologie de construction ; en pratique, les technologies nous permettraient pourtant de dépasser ces mêmes limites réglementaires. Et finalement, c’est le cas dans tous les domaines, la vitesse de la technologie est désormais supérieure à celle de la capacité d’adaptation de notre système.
Aussi, en tant qu’enseignant dans plusieurs écoles d’architecture, je me rends compte à quel point la culture traditionnelle de l’architecte met en avant l’égo de l’architecte plutôt que l’intelligence collective de la ville. Ce décalage par rapport au monde réel n’est plus acceptable aujourd’hui, surtout maintenant que le secteur vit une crise généralisée.
Je me souviens avec émotion, lors de la première Future Architecture Night, ma surprise en regardant les visages de la foule d’étudiants et jeunes architectes avec un mélange d’étonnement et de curiosité. Je pense que tous les jeunes architectes aujourd’hui se questionnent sur le futur du métier et il est important d’en parler.
[UN] : Pensez-vous que cet événement permettra d’influencer (ou de confirmer pour les plus initiés) les choix de conception architecturale et urbaine, dans une logique plus transversale, partagée et computationnelle ?
J’espère ! Influencer les concepteurs est une mission centrale pour moi et pour VOLUMES. Je ne sais pas si j’ai envie d’imaginer une architecture « plus computationnelle » pour le futur proche mais j’ai surement envie de voir une pratique transversale, ouvertes et non cloisonné du métier.
Dans ce sens, j’apprécie beaucoup l’approche de l’architecte Odile Decq et son projet d’école Confluence à Lyon. Quand elle dit dans cette vidéo que « le métier de l’architecte ne se réduit pas à l’architecture » et que « l’architecture est une manière de penser le monde et non pas une simple profession », elle souligne un thème centrale et une vision qui est à la base de mon activité et du projet VOLUMES : la transdisciplinarité des métiers d’aujourd’hui.
On vous donne rendez-vous le mardi 26 mai de 18h30 à 22h30, au nouvel espace de coworking parisien VOLUMES (ici et souvenez-vous ici).
> > > Le programme complet et la liste des intervenants sont disponibles ici
Inscrivez-vous à l’événement en cliquant ici. Source : futurearchitecturenight.org