Un titre provocateur mais une réalité numérique qui pourrait changer la donne et faire évoluer le métier d’urbaniste dans les prochaines années.
Le Big Data et le traitement de ses données vont révolutionner les processus de décisions et la façon dont les urbanistes, et tous les acteurs de la Ville, travailleront demain. La connaissance approfondie des éléments urbains et des données statistiques sont les outils qui aideront les décideurs à définir les politiques urbaines et les choix stratégiques pour le développement des territoires.
Connaitre en temps réel les consommations énergétiques, les déplacements, la typologie de la population (âge, sexe, revenus, taux d’équipements, habitudes de consommation, etc.) ou encore l’occupation foncière sera d’une aide considérable pour les urbanistes dans le choix des équipements, le nombre de logements à construire, l’emplacement des éléments urbains, la réorganisation des transports collectifs ou encore la concertation avec les habitants.
Toutes ces données regroupées dans le Big Data nécessitent un traitement de l’information qui passe par la définition d’un algorithme, indispensable dans l’aide à la décision, qui apportera la solution optimale (et non parfaite) aux décideurs et aux gestionnaires.
Ainsi, en fonction des résultats, il sera possible d’identifier les besoins de la population et de les anticiper : doit-on construire une école car la population à tendance à rajeunir dans un quartier ou plutôt y implanter des services pour une population vieillissante ? Quel volume peut-on construire sur une parcelle afin de ne pas surcharger les réseaux énergétiques existants ? Doit-on ajouter ou supprimer une ligne de bus, déplacer l’arrêt ou changer le trajet de la ligne ? Voici le genre de problématiques urbaines qui peuvent être résolues grâce à un algorithme bien ficelé. D’autant plus que l’analyse est prédictive et permet donc à la collectivité d’anticiper les futurs besoins des habitants et des usagers.
Des travaux dans votre rue dans une semaine ? Pas de souci, l’algorithme peut prévoir d’envoyer un message aux riverains et d’indiquer que la route sera barrée dans les applications GPS.
Une concertation longue et difficile ? Les réseaux sociaux ou autres plateformes de collaboration permettront de faire ressortir des mots-clés qui traduiront les envies et les besoins de la population afin de mieux prendre en compte les avis de chacun et d’avoir un projet au plus proche des attentes des habitants.
La liste d’exemples de ce type peut être infinie. Le tout, toujours facilité par des algorithmes. Le travail de récupération de l’information et de traitement de cette dernière étant effectué par ceux-ci. Seule leur interprétation sera à la charge de l’urbaniste.
Les ingénieurs de chez Cisco ou IBM ne seront pas les urbanistes de demain mais leur travail sera indispensable pour celui des urbanistes qui auront toutes les cartes en main pour prévoir, choisir et décider de l’évolution urbaine d’un territoire.