Imaginé par l’Architecte Japonais Kengo Kuma, le premier îlot urbain à énergie positive a été inauguré il y a quelques semaines à Lyon, en plein cœur du nouveau quartier de La Confluence.
Le résultat d’un partenariat original, entre le Grand Lyon et l’agence japonaise NEDO et de ces quatre années de travaux : un ensemble de trois bâtiments, résolument sobres, contemporains et – a priori – inspirés de la nature. Si l’aspect de cet îlot de 12 800 m² peut interroger, Hikari est en soit une véritable prouesse technologique, repoussant les limites en matière de consommation énergétique, puisqu’il produit désormais plus d’énergie qu’il n’en consomme. Un exploit d’ores et déjà réalisé pour des habitations ou bâtiments isolés, mais mis en oeuvre pour la première fois à l’échelle d’un ensemble urbain mixte.
La principale innovation d’Hikari repose sur la mutualisation de l’énergie produite, rendue possible par cette mixité du programme. En effet, les 7 500 m² de bureaux, 42 logements et autres commerces en rez-de-chaussée n’ont pas les mêmes cycles d’utilisation de l’énergie. Ainsi avec des bâtiments qui communiquent entre eux, il est possible de répartir aux mieux les besoins. L’excédent d’énergie produit est stocké puis restitué aux heures de forte demande grâce à une pile à combustible.
Les architectes ont notamment utilisé les meilleures techniques de l’architecture bioclimatique, pour concevoir cet ensemble qui devrait consommer 1 500 MWh d’énergie primaire, soit 50% à 60% de moins que la réglementation thermique actuelle, pourtant récemment durcie, et produire environ 0,2% d’énergie en plus comme le précise Le Progrès.
Les toits des bâtiments et les loggias des quarante-deux appartements sont ainsi truffés de cellules photovoltaïques, la géothermie est utilisée pour soutenir les besoins en froid des commerces et des bureaux. Concernant l’éclairage il est très logiquement assuré par des diodes électroluminescentes (LED) de nouvelle génération. Un cogénérateur fonctionnant à l’huile de colza assure le complément en énergie. Les bâtiments ne sont donc pas totalement autonomes.
A l’intérieur, les 3 bâtiments Higashi, Minami et Nishi sont remplis de capteurs qui mesurent de nombreux paramètres (température bien évidemment, éclairage, ventilation etc.) permettant ainsi d’ajuster au plus juste la production d’énergie.
Notons que d’après les premiers habitants, malgré tout cet attirail technologique, les charges seraient sensiblement identiques à ce qui se pratiquerait dans une résidence classique a surface équivalente. A voir comment ces trois bâtiments vieillirons au cœur d’un quartier où les choix architecturaux peuvent interroger…