En mettant en oeuvre ce que le maire de la Ville, Eduardo Paes, appelle l’Architecture nomade, Rio projette de reconvertir plusieurs arènes olympiques pour contribuer au développement de la Métropole, une fois les jeux terminés.
Souvent critiquées pour l’ampleur déraisonnable des travaux à accomplir, les précédentes olympiades ont pu engendrer des espaces désertés, dont la seule raison d’être aura été d’accueillir, l’espace de quelques semaines, cet événement international. A Pékin, le célèbre Nid d’Oiseau conçu par les Architectes Herzog & de Meuron, coûte ainsi une dizaine de millions de dollars d’entretien chaque année, malgré sa faible utilisation. Que dire des sites fantômes d’Athènes qui rappellent de biens mauvais souvenirs au peuple grec, les sommes pharaoniques dépensées pour les Jeux d’Athènes en 2004, ayant sans doute porté un coup fatal à l’économie du Pays…
S’inspirant du modèle Londonien, Rio semble déterminée à transmettre un héritage des jeux, plus durable, en prévoyant des reconversions pour certains de ses sites olympiques. Ainsi, la Future Arena de Rio, qui accueille les compétitions de handball et certaines épreuves des jeux paralympiques, sera transformée en 4 écoles, profitant a quelques 2000 écoliers. Trois de ces écoles seront édifiées dans les quartiers de Jacarepagua et de Barra, à proximité du Parc olympique, alors que la dernière sera construite à São Cristóvão, près du stade Maracanã.
C’est l’Agence Londonienne AndArchitects, ayant déjà œuvré sur 6 bâtiments temporaires des Jeux de Londres en 2012, qui est à l’origine de ce concept en collaboration avec les studios locaux Oficina de Arquitetos et Lopes, Santos et Ferreira Gomes. Concrètement, une réflexion approfondie a été menée dès le démarrage des études pour que les matériaux et les systèmes de construction utilisés puissent permettre une reconversion efficace avec un minimum de déchets. Les plans des futures écoles ont donc également été conçues en même temps que l’arène. La Future Arena a par exemple été construite en utilisant des escaliers et des rampes préfabriqués qui serviront dans les nouvelles écoles. De même pour la façade ou la structure du toit dont les poutres en acier et les tuiles de taille standard seront réutilisées.
Comme le précise AndArchitects, les caractéristiques architecturales de l’arène, notamment l’habillage de cette dernière ou les circulations en bétons apparaîtront clairement dans l’architecture des nouvelles écoles. Manuel Nogueira le directeur de l’Agence indique que « la façon dont tous les éléments vont être déplacés d’un endroit à un autre rappelle les possibilité offertes par les jeux de construction Lego. »
A noter que l’arène du handball n’est pas le seul « site nomade » de ces jeux 2016. Le stade aquatique sera également démonté et transformé en deux centres nautiques, tandis que le parc olympique se transformera en un vaste parc public ou prendront place des opérations de développement immobilier privées. Enfin l’International Broadcast Center devrait être reconverti en dortoir pour un des Lycées de la Ville.
Les Jeux de Rio souhaitent non seulement léguer un héritage concret, mais apporter également des réponses à certains des problèmes que connaît la ville. Reste à savoir si ces actions ambitieuses se concrétiseront une fois les jeux terminés…