En 2015, ils ne seraient que 2% des travailleurs à s’être rendus au travail à bicyclette, selon une étude publiée ce mardi par l’Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE).
Les résultats issus de l’enquête annuelle de recensement confirme la voiture comme étant de loin, le mode de déplacement le plus utilisé pour les trajets domicile-travail. Rien de bien surprenant jusqu’ici avec 70,6% des déplacements pour l’automobile, contre 14,8% pour les transports en commun et 1,9% à part égale pour les deux roues motorisés et les modes doux. Comme le précise toutefois l’INSEE, l’utilisation des transports en commun est en progression de près de deux points (13,0 % en 2005) alors que celle de la marche a diminué d’autant sur la même période…
Ce qui étonne – ou inquiète – c’est que même sur les trajets très courts, inférieurs à un kilomètre, 58% des actifs ont encore recours à leur automobile. La marche ne représente que 28,5% des déplacements et le vélo seulement 4,3%. Cette part augmente avec la distance du trajet domicile-travail, jusqu’à quatre kilomètres, où ils sont jusqu’à 5%, puis décroît au-delà.
Le vélo séduit principalement en ville. Ainsi, la moyenne nationale des 2% d’usagers est doublée dans les communes, qui cumulent grand nombre d’emplois et taux d’urbanisation élevé, avec 4 % des travailleurs qui rejoignent leur lieu de travail à l’aide d’une bicyclette. Cette part des utilisateurs de vélo semble être directement proportionnelle à la taille de chaque commune, à l’exception de Paris, où seulement 4 % des actifs se rendent au travail à vélo. Strasbourg, Grenoble et Bordeaux sont les villes où l’on pédale le plus avec respectivement 16%, 15,2% et 11,8% des actifs cyclistes. Il est presque un peu dommage qu’on ne puisse pas croiser ces données avec le nombre de kilomètres d’aménagements cyclables des différentes villes française.
L’étude nous apprend également que les trajets en vélos séduisent plus particulièrement les hommes (1,5 % de femmes contre 2,4 % d’hommes) et que l’âge semble finalement peu déterminant puisque la part de travailleurs cyclistes reste effectivement stable à toutes les tranches d’âge. Outre le fait que ce mode de transport soit plus prisé par les cadres – exit le mythe de l’ouvrier se rendant à l’usine à vélo – on apprend également que les résidents européens conservent leurs habitudes de déplacement domicile-travail, et ce même à l’extérieur de leur Pays.
Ainsi, parmi les citoyens de l’Union européenne (UE) habitant et travaillant en France, les Allemands, Danois, Suédois et Hollandais demeure les principaux adeptes du vélo (avec des proportions de l’ordre de 4 à 8 % de cyclistes parmi les travailleurs de ces nationalités).
A noter que selon une étude réalisée par la Commission européenne, non pas sur les déplacements des actifs mais sur les trajets de la vie quotidienne, l’usage du vélo atteint une moyenne de 7 % dans l’Union européenne (et jusqu’à 31,2 % aux Pays-Bas), contre seulement 2,8 % en France…
On rappelle tout de même avec une pointe d’ironie qu’il existe en France pour les salariés du secteur privé, une indemnité kilométrique vélo (IKV) pour ceux qui décident de pédaler entre leur domicile et leur lieu de travail, tout de même fixée à 0,25 € par kilomètre parcouru ! Une mesure sans nul doute très incitative.