Oslo s’attaque au stationnement pour bannir les voitures de son centre-ville
Depuis le changement de municipalité en 2015, la Capitale Norvégienne mène une politique ambitieuse en faveur de l’environnement. Avec une augmentation de la population de près de 30%, prévue pour 2040, Oslo s’inquiète des conséquences sur son empreinte carbone.
En quelques mois la Ville s’est engagée dans une réduction drastique de ses émissions de gaz à effet de serre. Le chantier principal étant sans aucun doute les transports, qui représentent 61% des émissions de CO2 de la ville, dont 39% proviennent de voitures privées. Comme le précise theguardian, Oslo est pourtant la ville du monde qui rassemble la plus importante flotte de véhicule électrique. Concernant ses transports en commun, 1/3 des véhicules carburent d’ores et déjà aux énergies alternatives.
Pour atteindre ses objectifs – réduire les émissions municipales de gaz à effet de serre de 50% en 2020 par rapport à 1990 – la Ville a donc décidé de bannir, en 2015, tous les véhicules d’une partie de son centre-ville.
Une prise de position radicale qui ne fut pas du goût des commerçants locaux, craignant de ne plus attirer les consommateurs, découragés par un accès trop difficile au centre-ville. Après plusieurs mois de négociations, la municipalité d’Oslo a finalement changé de stratégie.
Comme le précise l’adjointe à l’environnement et aux transports : « Nous ne pensons pas que le nombre de voitures soit en lien direct avec le nombre de consommateurs, toutefois, il faut effectivement veiller à ce que le transport de marchandises vers les magasins se déroule correctement dans le respect de notre politique ambitieuse de réduction des émissions de CO2. »
Sans interdire la circulation des véhicules, la Ville a donc décidé de s’attaquer, dès cette année, aux places de stationnement. Les 650 places disponibles dans les rues du périmètre initial vont donc être supprimées et remplacées par des espaces publics ou des pistes cyclables. Les parkings publics présents dans la zone seront en revanche conservés et devraient constituer la seule et unique offre de stationnement, outre les parkings privés.
Cette suppression s’accompagnera d’un extension du réseau de cheminement piéton, ce qui induira la fermeture à la circulation de plusieurs rues. 60 km de pistes cyclables seront également déployés dans les prochains mois.
La municipalité se donne ensuite une année pour évaluer sa politique et envisager peut-être, à terme, un bannissement définitif des véhicules, comme cela avait été initialement planifié.
En parallèle, la Ville teste également via un projet pilote en collaboration avec DLH, la livraison des marchandises grâce à des vélos électriques pour remplacer les camions. Un micro-terminal sera installé en un point stratégique du centre-ville pour récupérer les marchandises qui seront ensuite acheminées à vélo dans tout le reste de la ville.
Affaire à suivre !
3 Commentaires
Quel beau geste pour l’environnement, les pays nordique sont souvent en avance sur ces sujet la.
> Oslo est pourtant la ville du monde qui rassemble la plus importante flotte de véhicule électrique
Parce que c’est un pays très riche grâce… aux énergies fossiles de la Mer du nord. Les gens peuvent donc se payer des voitures nettement plus chères que celles à moteur thermique.
Cependant, la production de pétrole dans cette région décline depuis 2000 et il est possible que ce soit son pic définitif. Dans ce cas, il n’est pas dit que le pays puisse continuer à remplacer le parc par des voitures électriques, beaucoup plus chères.
Cependant, différentes études dans le monde montrent que les commerçants des villes surestiment souvent de beaucoup le nombre de leurs clients qui viennent en voiture : un moyen simple de calmer le débat consiste donc tout simplement à organiser un sondage auprès des clients.
D’après le plan, cela reste une toute petite zone, qu’on peut sans doute qualifier d’hypercentre. Beaucoup de villes ont déjà piétonnisé une telle zone (qu’on pense à Florence par exemple).