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B&E+C- : faire de la construction un acte de réparation

Groupe Scolaire de la Biodiversité Boulogne Billancourt – Crédits photo Chartier Dalix

Face au constat d’un impact trop important de l’acte de construction sur l’environnement 1 En Europe, le secteur du bâtiment (résidentiel et commercial) consomme 50 %, des ressources naturelles, utilise 40 % de l’énergie primaire, est responsable de 25 % des émissions de CO2 bâtiments – source Rapport environnemental UE 2018 et afin d’inciter et d’encadrer la mobilisation des acteurs publics et privés du développement urbain, la Loi Energie et climat de 2019 fixe des objectifs ambitieux concernant les enjeux climatiques et énergétiques.

Biodiversité et Energie positives, et de réduction Carbone, B&E+C –

Articulée avec le Plan Biodiversité de 2018, elle permettrait d’avoir une approche globale, mise au service d’un acte de construire qui deviendrait vertueux. La future réglementation nationale de construction, envisagée dans un premier temps sous la dénomination « E+C – », doit venir concrétiser cette articulation. Pour cela , elle devra aussi définir des objectifs de biodiversité. Il y a là une réelle opportunité d’inscrire la construction humaine dans une approche intégrante, plaçant la santé environnementale au centre des préoccupations. Cette future réglementation, qui pourrait être dénommée « Biodiversité et Energie positives, et de réduction Carbone, B&E+C – », devra privilégier deux axes afin de prendre en compte la question de la biodiversité :

Pour cela, et à l’échelle de chaque opération, il convient de s’interroger sur la notion du « partage des habitats », entre l’Homme et les autres espèces : comment l’acte de construire un habitat humain peut-il aussi être le support d’autres habitats pour animaux et végétaux ? Les travaux du CEREMA et de la Ligue de Protection des Oiseaux LPO témoignent qu’il n’est plus question de « végétaliser » les façades pour obtenir un « effet vert », mais bien de proposer des murs ou de véritables espaces à habiter. 3

Voir les supports pédagogiques produits sur ce sujet par la LPO et le CEREMA
https://paca.lpo.fr/etudes/expertise/biodiversite-et-bati
https://www.cerema.fr/fr/actualites/guide-plui-biodiversite-concilier-nature-amenagement
Un exemple remarquable est le Groupe scolaire des sciences et de la biodiversité sur l’île Seguin, réalisé par l’agence d’architecture Chartier Dalix, et sur lequel sont venues s’implanter plus de 70 nouvelles espèces en seulement quelques années.

Groupe scolaire de la Biodiversité Boulogne Billancourt – Crédits photo Chartier Dalix

Au final, la future réglementation « B&E+C- » fonderait un nouvel acte de construire s’inscrivant dans un écosystème territorial défini par 3 valeurs :

Charge aux collectivités d’adapter leurs compétences à ce nouvel écosystème territorial. Aux Régions, l’enjeu de développer les filières d’extraction et de recyclage, ainsi que les formations professionnelles accompagnant la qualification à de nouvelles pratiques constructives. Aux Etablissements Publics de Coopération Intercommunale, l’enjeu d’adapter leur planification urbaine, en imaginant par exemple un PLH qui soit un « Programme Locale du partage des Habitats », ou encore un « PLUi Désanthropisé » ouvrant la voie à imaginer le développement urbain comme un acte de régénération des sols et de la biodiversité. Autant d’évolutions qui ancreraient nos territoires dans un mode de développement résilient et protecteur.

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