Rivière fantôme : révéler les conséquences de l’urbanisation

L’urbanisation croissante a conduit de nombreuses villes à canaliser les cours d’eau urbains, afin d’optimiser le foncier et d’accroitre leur développement. Le lien à l’eau a ainsi disparu au gré des aménagements urbains et des opérations de « recouvrement ».

Pourtant, ces dernières années, on constate une importante tendance à la redécouverte de ces petites rivières sous un prisme à la fois touristique, écologique, économique et hydrologique. Les décideurs ont désormais pris conscience des nombreux bénéfices que peuvent apporter ces espaces à haute valeur ajoutée : ramener de la nature en ville, améliorer le cadre de vie, prévenir les inondations, réduire les îlots de chaleur etc. En bref, un atout plus qu’intéressant dans la fabrique de villes plus durables et résilientes !

A Baltimore, l’intervention de l’artiste Bruce Willen, s’inscrit complètement dans cette tendance. Objectif : mettre en lumière l’invisible pour, peut-être, un jour, embarquer la municipalité et les habitants dans un vaste projet de réhabilitation de la rivière qui traversait la ville.

Cette installation artistique qui préfigure une transformation de fond, explore le tracé du « Sumwalt Run », un ruisseau ayant disparu du paysage de Baltimore au début des années 1900 et qui coule désormais à près de 40 mètres sous terre.

Sur 10 secteurs et 2,4 km de long, des lignes bleues tracées au sol, ondulent et remettent en lumière le tracé historique du cours d’eau. Le parcours s’accompagne de divers panneaux d’informations qui racontent l’histoire de la rivière et celle de l’urbanisation qui l’a vu disparaître.

Ce beau projet tout à fait inédit sensibilise donc le grand public aux effets et aux conséquences de l’urbanisation et met en lumière l’histoire de la ville et ce qu’elle était autrefois. Une intervention astucieuse qui réamorçe le dialogue entre la ville et son cours d’eau…

Crédits photos © Public Mechanics